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mercredi, mars 28, 2007

Jour 2: Constat d'échec

La poussière n'est pas complètement retombée que chaque parti y va de son examen de conscience sur la place publique. D'ailleurs, je crois avoir vu Charest se diriger vers la confesse - c'est qu'il en avait gros sur le coeur, notre cher chef d'un gouvernement minoritaire.

Jean Charest a déclaré qu'il reconnaissait ses torts.
Le premier responsable, c'est moi. Je le reconnais spontanément et j'accepte cette responsabilité. Ensemble, nous allons travailler à faire un constat et à tirer les conclusions qui s'imposent.
Lire et relire ce (pas si) humble *bah, ça reste Charest quand même* constat d'échec ne vous fait pas un petit velours? Hein? Avouez!

Le Québec a envoyé un message des plus clairs à l'actuel premier ministre. Je crois même qu'à l'issue du scrutin, la population attendait Charest avec une brique, un fanal et un bat de baseball.

Il a écarté toute possibilité de tenir un nouveau scrutin sous peu. Heureusement d'ailleurs, car personne n'a envie de retomber en élections dans l'immédiat. La campagne fut éreintante, autant pour les troupes partisanes que pour les chefs - mais surtout, pour tout l'électorat québécois. C'est épuisant, à la fin, entendre autant de propos creux et insignifiants chaque jour. D'autre part, repartir trop rapidement en campagne électorale tiendrait à peu près du suicide. Remarquez bien que se faire hara-kiri en brâmant de fausses promesses m'apparaît comme une mort plutôt romanesque. Enfin, euh... je m'égare.

En outre, Charest devra remplacer quelques-uns de ses ministres défaits, dont Carole Théberge qui s'occupait jusqu'à présent du Ministère de la famille, des aînés et de la condition féminine. Par sa hautaine incompréhension du milieu, elle s'était rapidement attirée les foudres des intervenants en petite enfance, cette dame au rouge à lèvres toujours trop criard.

Il est temps de rendre des comptes, monsieur Charest. Vous chantiez? J'en suis fort aise. Eh bien! Dansez maintenant! (*)
Au fédéral, mon très cher et tendre Stephen Harper jubile. La méchante menace séparatiste est momentanément enterrée, telle la hache de guerre d'un peuple qui se souvient (bon sang, Gaston Miron, sors de ce corps!). Dommage qu'il s'agisse d'un amour impossible entre lui et moi. :-D

Duceppe a eu une réaction qui, ma foi, est très pesée et pleine de bon sens (oui, ça lui arrive).
Les Québécois étaient insatisfaits, ils ont sanctionné les libéraux en les plaçant sous surveillance.
J'imagine que c'est effectivement ce qui s'est produit. Je ne crois pas que la population ait vraiment désiré que Dumont prenne les rênes de la province. Ç'aurait été se ficher dans un joyeux pétrin. L'électorat québécois a certes voulu manifester un profond désaccord, voire même un total désaveu des partis qui ont façonné le Québec des dernières années. Je suppose que les Québecois et Québécoises n'ont pas été à ce point éblouis par le programme adéquiste dont les lignes directrices sont, ni plus ni moins que ce qui est dans l'air. Le tout, habilement maquillé d'un (supposé) gros bon sens populiste. D'autre part, les circonscriptions ayant voté "rouge" sont majoritairement des comtés anglophones. Je vois mal comment ils auraient pu opter plutôt pour Dumont ou Boisclair.

Quant à André Boisclair, malgré l'épée de Damoclès qui pèse au-dessus de sa tête, il a choisi de rester au sein du parti. En conférence de presse hier (**), il a, à l'instar de son adversaire libéral, admis que le PQ avait été fautif. Boisclair a toute une côte à remonter. Et elle est très à pic, cette côte. Le chef péquiste a par ailleurs rajouté que la souveraineté est encore souhaitable, mais qu'à court terme, elle n'est pas réalisable (je cite approximativement).

Après la débâcle de lundi, je me questionne sérieusement sur l'avenir de Boisclair à la tête du PQ. Pour combien de temps encore demeurera t-il les «deux pieds bien ancrés dans le PQ», comme il l'a mentionné à maintes reprises hier?

Finalement, le seul qui a vraiment de quoi se réjouir, c'est Dumont. Quel revirement. Devant les journalistes, Dumont a quant à lui affirmé qu'il a foi en ses candidats, bien que ceux-ci soient inexpérimentés:
On peut s'attendre à quelques erreurs procédurales [de la part des nouveaux députés], mais elles seront largement compensées par un vent de fraîcheur et par une volonté d'amener un oeil neuf sur les grands problèmes de la société québécoise.
Euh. Si je peux me permettre d'ajouter mon grain de sel (et peut-être aussi un peu de poivre et d'huile d'olive pour relever un peu le goût de cette infecte et indigeste salade)... Heureusement que vous n'êtes pas au pouvoir, monsieur Dumont. Les erreurs, en politique, ne pardonnent pas. Vous l'apprendrez sans doute à vos dépens au cours des prochains mois.

Comme on dit, faudrait pas pousser sa luck. Beaucoup d'électeurs qui ont choisi d'élire le candidat adéquiste de leur circonscription n'ont pas réellement voté pour l'ADQ. Ils ont voté contre les deux principaux partis, encrassés dans un discours vain et sans promesse concrète pour notre avenir.

Finalement, bien que Montréal résiste encore et toujours à l'envahisseur adéquiste, Dumont souhaite néanmoins que ses troupes y fassent une percée. Je ne vois pas en quoi Montréal voudrait d'un parti qui ne reconnaît pas la métropole à sa juste mesure. Marre des débats gnian-gnian Montréal versus régions. Chacune des entités qui forment notre province a ses avantages et ses inconvénients. À quoi bon vouloir comparer des pommes avec des oranges?

(*) Issu de la Cigale et la Fourmi, une des fables de Lafontaine. Charest en cigale à tête folle. Quelle belle analogie.

(**) Il a sans doute voulu faire taire les rumeurs qui laissaient entrevoir sa démission à titre de chef du parti.

Les citations ci-haut sont issues de la section Élections Québec 2007
sur le site Radio-Canada.ca.

Source des photos: http://alibaba0.free.fr/Photoblog/images/Photos/Echecs.jpg
http://www.corusnouvelles.com/nouvelles/2006/02/07/images/2923_230.jpg

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