Ce qui devait arriver s'est produit.
André Boisclair a donné sa démission. Il a rendu les armes aujourd'hui, après environ 1 an et demi à la tête du PQ. Il demeurera toutefois député de sa circonscription, mais sa carrière de porte-étendard aura été de bien courte durée.
Sage décision. Qui aurait probablement dû être prise bien avant. Mais peut-on le blâmer *totalement* d'avoir voulu remettre le navire péquiste à flots? Peut-être qu'il y croyait vraiment. Peut-être. Personnellement, je pense qu'il s'est accroché trop longtemps à ses fonctions. Par trop se cramponner à la bouée de sauvetage, on finit par s'enfoncer mortellement dans un sombre océan de remises en question.
Moi aussi
j'y ai vraiment cru. J'espérais tellement. Je souhaitais tellement que Boisclair soit celui-là. Celui qui donnerait un second souffle au PQ (ou carrément lui faire un bouche-à-bouche nécessaire à sa survie plus que précaire). Mais Boisclair n'a pas été celui-là.
Dans un autre ordre d'idées, je suis un peu irritée par la réaction de certains de ses confrères et adversaires. En effet, suite à l'annonce officielle de son retrait, les hommages ont fusé de partout. Même de la part de ses détracteurs. Même ceux qui, depuis plusieurs semaines, ont manifesté ouvertement leur désir de le voir partir l'ont applaudi un peu trop fort aujourd'hui. On l'a louangé, on l'a couvert de fleurs, on l'a glorifié. Des louanges qui sonnaient extrêmement faux à mes oreilles. Soit, il a accompli quelques bons coups. Mais les enfantillages des derniers jours et la débandande post-26-mars auront eu raison de ses quelques bons coups.
Ce départ a également provoqué un vent d'euphorie chez Stephen Harper et ses ti-namis les Conservateurs, qui s'imaginent une fois de plus que la méchante menace séparatiste s'amoindrit à vue d'oeil et qu'elle va bientôt disparaître et se mettre à parler anglais. Une menace unilingue anglaise est certes moins menaçante. M'enfin. Je m'égare.
Le PQ est donc en quête d'un nouveau chef. Qui succèdera à Boisclair? Qui? À mes yeux, en ce moment, aucun candidat n'a le potentiel, aucun ne saura rallier, rassembler, conquérir. Pas même Gilles Duceppe. Ce serait du suicide. Ni Pauline Marois. Et ceux qui croient que Pierre Curzi pourrait prendre les rennes du parti, je leur réponds solennellement ceci: ha ha ha.
Le PQ est sacrément mal pris. Dans de beaux draps. Bien malin celui qui pourra prévoir la suite sans se casser les dents et les rotules.