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vendredi, septembre 21, 2007

Seule sans l'être

Au début, j’appréhendais cette cohabitation avec ma mère. D’une part parce qu’à mes yeux, aveuglés par cette lueur de perfection trop parfaite pour être vraie, d’une grande fille partie de la maison qui ne peut pas, qui ne doit pas revenir, par cette charge d’échec que porte ce retour au bercail, à la case départ, mais aussi par peur de retomber en mode liberté contrôlée, surprotégée, surveillée, je craignais cette vie au quotidien avec celle qui m’a donné le jour.

En fait, il n’en fut rien.

Accueillie non sans être questionnée, mais accueillie tout de même. Saisis-tu toute la portée de ta décision ? Oui. Définitivement oui. Irrémédiablement. C’est dur, c’est lourd à porter, c’est un imposant défi à relever, mais je survivrai. C’est ma vie. C’est mon choix. C’est la voie qu'il me fallait emprunter. Et qui sait, il s'agit peut-être la claque en plein visage qu'il me fallait.

Accueillie, physiquement et familialement, si je peux m'exprimer ainsi. Chérie, ouatée, épaulée. Je n’en demandais pas tant. Je n’y suis plus habituée, je ne me sens plus capable d’être logée et nourrie sans rien donner en retour. Raison pour laquelle ce ricochet momentané vers le lieu qui m'a vu grandir ne s'éternisera point.

Autour de moi, on ne comprend pas. On me fixe, je me sens transpercée par ce point d'interrogation dont la réponse se trouve ailleurs. Pourquoi n’en profites-tu pas ? Tu n’as pas de loyer à payer, fais-toi un petit coussin, réfléchis, pense à toi, à ce que tu désires. Tu n’as pas à te presser. Reste un peu à la maison.

Or, je n’aime guère cette expression, profiter de. À mon sens, il s'agit d'un verbe trop péjoratif pour être utilisé dans un tel contexte. Je ne veux pas profiter indéfiniment de cette ouate, je veux voler de mes propres ailes. Cesser de vivre aux crochets d’une personne, malgré tout le support moral, affectif, financier et matériel que cela me procure. Le confort finit par me perdre.

Rester un peu à la maison. Quelle est-elle, ma maison ?

J’ai l’impression de vivre sans véritable adresse depuis deux mois. Ici n’est pas chez moi...

***

Il y a certes de bons côtés à la cohabitation avec une personne qui se soucie de mon bien-être.

Mercredi soir, je devais accompagner chéri dans l’achat d’un nouveau matelas, mais apparemment, mon corps en avait décidé autrement. Je suis revenue relativement tôt en soirée, souffrant de nausées fort incommodantes et d'un mal d'estomac persistant. Une sensation de malaise ininterrompue avait pris possession de mon corps depuis la fin de l’après-midi. À mon arrivée, ma mère trouvait que j’avais le teint vert, livide. Au sens propre comme au sens figuré. Elle m’a fait boire un peu de boisson gazeuse et m’a fait prendre un comprimé de Gravol. Je me suis couchée tôt, l'esprit tranquille. Je savais qu’elle n’était pas bien loin et que si je me sentais mal à nouveau, je pouvais cogner à sa porte pour y chercher un peu de réconfort.

Bientôt, ce sera différent. J’habiterai seule, pour la première fois en plus de 27 années d’existence.

Je suis pourtant de nature solitaire. Je l’ai toujours été. J’ai besoin de silence, de me retrouver seule, j’ai cet impérieux besoin de moments de solitude. Moments salutaires qui m’éloignent du tourbillon humain dans lequel je me noie parfois. C’est entre autres ce qui m’a poussée à partir seule pendant quinze enrichissantes semaines lorsque j’ai effectué un stage en sol belge en 2005. Partir à la conquête d’un je ne sais quoi que je ne trouverais qu’en moi.

Mais, cette forme de solitude sera plus totale, plus entière, je devrai l’apprivoiser, comme un animal farouche qui n’est pas habitué au contact humain. Comment la vivrai-je, cette solitude ? Je me sais indépendante, et forte à ma manière malgré toutes mes failles et mes faiblesses. Toutefois, et je le confesse à demi-mot, cette aventure me plonge dans une nouveauté qui m’effraie quelque peu. Je ne crains pas le changement, je crains l’échec, les faux pas, l’erreur.

Je ne vois cependant pas poindre une lueur d'échec à l’horizon. J’entrevois des moments pénibles au loin, mais des jours heureux aussi. Surtout. Le jour se lève sur une nuit obscurcie à outrance par les incertitudes d'une vie soudainement vaine. Cette vie espère maintenant se redresser, marcher, aller de l'avant.

jeudi, septembre 13, 2007

Après la pluie...

Parce que les soucis, après s'être amoncelés par douzaine sur mes frêles épaules, se détachent d'eux-mêmes;

Parce que les tracas finissent par se dissiper en même temps que la grisaille;

Par je ne sais quelle détermination, sortie de nulle part, qui, conjurant le mauvais sort, m'a autorisée à ne pas flancher;

Par la force que m'ont insufflée certains individus (et le principal intéressé se reconnaîtra!);

Parce que, comme dirait l'autre, la vie ne chie pas toujours!!

Deux bonnes nouvelles m'ont permis d'entrevoir l'avenir immédiat sous un autre angle. Sous un angle plus positif. Plus lucide, sans doute aussi. Pas une, mais deux bonnes nouvelles. La fin du monde est proche.

Dans un premier temps, en matinée, au travail, j'ai obtenu ce pourquoi je me suis battue depuis plusieurs semaines. Sans entrer dans les détails, disons simplement que cette annonce, qui tombe à point, me permettra de ne pas me faire hara-kiri avec le coupe-papier d'ici quelques semaines.

Puis, après une intense recherche de logement - qui, bien qu'elle fut de courte durée, m'est apparue comme fastidieuse, chiante, éreintante, improductive, ... bah, une recherche de logement, quoi - hier, je suis allée visiter un petit loft. Le déclic fut immédiat. Total. Foudroyant.

Aujourd'hui, j'attendais bien nerveusement l'appel de la dame rencontrée hier, qui devait me transmettre les résultats de l'enquête de crédit. Le couperet est tombé vers 14h00.

- Es-tu toujours intéressée par le loft?

[Moi, incertaine, ne sachant trop si la question était posée sur un ton favorable ou non.]
- Euhhh, oui, pourquoi?

- Parce que j'ai reçu les résultats de l'enquête de crédit.

[Shlak shlak shlak. Le son de ma main qui tremblottait contre le combiné sur mon oreille.]
- Euhhhhhhhhhh!! Oui! Oui, je suis toujours intéressée.

- Le loft est à toi. Quand veux-tu venir signer le bail?

Ô bonheur. J'ai presque dansé de joie dans mon bureau. Je jubilais. Mon premier bail seule. Mon premier chez-moi où mes seuls colocataires seront mes chats et mes pensées. Mon premier rendez-vous avec moi.

Rien à voir cependant avec les immenses surfaces cossues du Vieux-Port. Ce loft-ci est certes assez grand pour une humaine et ses quatres affectueuses boules de poils, mais exit les trillions de fringues à peu près jamais portées. Au rebus les objets sans réelle utilité. Au recyclage la paperasse encombrante. Je fais le ménage de ma vie, je devrai également vider armoires et fonds de tiroirs.


500 pieds carrés d'espace où je vivrai comme bon me semble, à partir du 1er novembre.

D'ici là, j'ai encore beaucoup à accomplir...

mardi, septembre 11, 2007

Héroïne déchue

Ce soir, l'heure est à la confidence (Janette Bertrand, sors de ce corps).

Je l'admets bien humblement. Oui. Comme bien d'autres femmes avant moi, et malgré mon côté féministe-indépendant-émancipé-mais pas-trop, j'ai, par le passé, déjà souhaité - secrètement, bien entendu - être l'élue de deux hommes. Tel un fantasme égocentrique, confessé du bout des lèvres, presque clandestinement. Égoïstement. Faire chavirer deux coeurs. Vous savez, une historiette à la limite du grotesque, mi roman Harlequin mi comédie romantique à la sauce hollywoodienne.

Mais c'était avant d'être plongée dans la tourmente.

Oui, j'ai du Bridget Jones en moi. Sans doute. Comme bien d'autres, probablement.

Or, l'héroïne de l'histoire, de cette histoire-ci, la mienne, mon histoire, n'a rien d'un personnage fictif. Elle a une conscience, qui lui dicte ce qui est bien ou non, elle a un coeur, qu'elle sait écouter parfois un peu tardivement, une tête qui n'en fait qu'à sa tête, et une âme certes un peu beaucoup paumée.

Être aimée par deux hommes à la fois n'a rien d'un récit épique. Il s'agirait plutôt, à mes yeux, d'une ode à la torture. À la démence. Être désirée, je m'en contrefiche éperduement, au final je considère que ce n'est qu'un luxe, parfois une récompense, mais rarement un salut. Alors qu'être aimée, d'un sentiment qui déchire, qui transperce, je ne peux pas, si ce sentiment implique un écartèlement qui m'arrache à ce que je suis, à ce que je veux être.

Inévitablement, ce genre de situation blesse tous ceux qui sont impliqués. Bien que. Même si. Malgré tout. Malgré toute ma bonne volonté.
Car personne ne peut vivre sans avoir mal. Parce qu'il faut incontestablement avoir mal pour vivre. Il faut souffrir pour se sentir véritablement en vie. Et aujourd'hui, je sais pertinemment ce que c'est que d'être vivante.

Le synopsis n'indique pas comment celui-là a surmonté son deuil. Car une séparation, une étape qui s'achève, c'est aussi un deuil. L'histoire ne dit pas s'il a oublié, s'il a pardonné, ou s'il a oublié de pardonner. L'héroïne déchue voudrait bien le savoir heureux cependant. Elle espère que la meurtissure dont elle est l'auteure se cicatrisera, avec le temps.

Le synopsis évoque toutefois celle-là, qui a choisi celui-ci. Celle-là qui devait amorcer une réflexion. Celle-là, mais aussi celui-ci. Celui-ci, qui, à cette étape-ci de sa vie, s'est retrouvé aux premières loges. Lui est apparu aprèes une série de signes qu'elle s'est efforcée de repousser, trop mollement, du revers de la main, mais auxquels elle n'a pas pu faire abstraction bien longtemps. Celui qui lui a apporté ce qu'elle cherchait probablement. Celui qui lui a, vraisemblablement, permis de refleurir au printemps après une hibernation amorcée à son insu. Celui qui a su, tout simplement.

Qu'est-ce que l'avenir leur réserve?


Et ce film, propose-t-il un happy ending digne de ce nom?

J'en suis convaincue. Parce que des happy endings, il en faut, parfois.

mercredi, septembre 05, 2007

Métro, boulot, dodo

Je serai brève (mais en suis-je vraiment capable?).

Tant de choses à raconter, et si peu de temps.

Si peu de temps pour réaliser tout ce que je vis présentement. Je travaille, je travaille, je travaille. Je n'ai fait que travailler tout l'été. Ai-je vraiment profité de mon été? Non. Absolument pas. Et les dernières semaines ont été mouvementées. Émotivement explosives par moments. Entrecoupées de boulot à n'en plus finir, de pleurs, d'angoisse.

Et il me semble aussi que je passe beaucoup de temps à pester contre la lenteur (et les détours inutiles) des transports en commun que je squatte de manière très intense depuis un mois (la STM songe à me demander de leur verser une pension alimentaire), conséquence d'un emménagement temporaire chez ma mère qui demeure *presque* en région (lire: Lachine). Ceci dit, détrompez-vous, j'adore Lachine, hein. C'est juste que euh, commment dire, ici et la galaxie des bas orphelins (*), c'est du pareil au même.

J'ai effectué une première visite de logement aujourd'hui. Visite peu concluante. Mais puisqu'il faut un début à tout, je déclare ouverte la saison de la chasse aux logements (sachant très bien que septembre n'est pas le meilleur temps pour les Crocodile Dundee du logement, mais faut croire que l'apprentie wonder woman en moi manquait de défis à relever... *sarcasme, sarcasme*). Car je suis déterminée à mettre fin à ce marasme existentiel qui m'étouffait depuis quelques mois. Alors plus vite je m'installe dans un chez-moi vraiment à moi, et plus vite je pourrai jouir d'une certaine stabilité, ce qui me permettra enfin, un jour, de débuter une recherche d'emploi dans mon fabuleux domaine (lire: motivant quoique sous-payé), pour qu'enfin, enfin, je sois heureuse sur tous les plans. Parce que depuis 3 semaines et des poussières, le coeur se porte plutôt bien lui! Il serait grandement temps que la tête suive le courant.

Hum. C'est effectivement ce que je pourrai qualifier de texte bref. ;-)

(*) Dans une galaxie près de chez vous saura vous éclairer au sujet de cet épineux problème.