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mercredi, octobre 17, 2007

Twilight zone

Que s'est-il passé depuis trois mois, ici et ailleurs?

J'ai l'impression d'avoir été happée par un puissant tourbillon métro-boulot-dodo, où s'enchevêtraient également stress, résolution de conflits personnels, recherche de soi et/ou de logement, et tutti quanti. Telle une Rambo de la tourmente, j'ai été portée missing in action. Ce qui me laisse l'étrange impression d'avoir déserté le pays ces derniers temps, de n'être au courant de rien. Néant total.

Moi d'habitude si avide d'actualité politique, niet. Je ne sais rien de ce qui se trame actuellement dans les hautes sphères gouvernementales. Stephen Harper aurait pu affirmer haut et fort son homosexualité pour ensuite épouser un bel étalon conservateur que je n'en aurais guère eu vent. Stéphane Dion aurait pu réussir un cours de leadership 101 avec mention d'excellence que je ne l'aurais pas su (et peut-être pas cru). Et Pauline Marois, a t-elle fait frapper une monnaie à son effigie d'impératrice modestement digne et fière? Jean Charest s'est peut-être recyclé en moine bouddhiste et s'apprête à faire l'ascension d'une montagne enneigée en Orient, à dos d'âne ou de lémur argenté à queue de faisan poilu (Sait-on jamais, aujourd'hui, avec le progrès scientifique et les manipulations génétiques! Je parle du lémur, pas de Jean Charest. Quoique...). Qui sait, Mario Dumont s'est possiblement converti à l'Islam tandis qu'Amir Khadir et sa condisciple Françoise David ont quant à eux opté pour l'humour, en duo bien entendu. Jean Chrétien aurait subi un quadrule pontage, malgré son apparente forme physique (Oups, vous dites? C'est la triste réalité?). Et que sais-je, Jack Layton est devenu chanteur de charme sur un bateau de croisière pour retraitées en mal de sensations fortes et Gilles Duceppe fait un tabac en joueur de cornemuse arborant fièrement la jupette écossaise. Quant à André Boisclair, il se serait tout bonnement retiré de la vie politique (Ah, comment? Ça aussi, c'est bel et bien vrai?).

Niet. Nada. Niente. Nothing. Je n'en sais fichtrement rien.

Pas plus en ce qui a trait à la scène culturelle. Je fais terriblement pitié culturellement parlant. Ma dernière visite d'exposition remonte au premier week-end de juin. C'est d'ailleurs là que j'ai rencontré chéri pour la première fois.. Mais c'est une toute autre histoire... qui ne vous concerne pas (pas encore, du moins!). ;-)

Je n'arrive même pas à soutirer de ma mémoire le moindre souvenir d'un film que je serais allée visionner sur grand écran au cours de l'été. Ô cruelle misère humaine. Moi qui me languissait tant, qui désirait tant voir le nouvel épisode de la vie trépidante d'Harry Potter... Pouf! l'été s'est évanoui et nulle trace d'Harry Potter sur ma rétine. Je ne pourrais évidemment pas vous entretenir des expositions en cours ou de ce qui est en vogue présentement dans la sphère artistique. Le trou noir total. Mes évasions culturelles, ces jours-ci, se limitent honteusement à zieuter du bout des cils quelques minutes du Banquier, un *ahem* transcendant *ahem* jeu télévisé que ma charmante maman regarde assidûment, mais qui ne m'émeut guère. Du moins pas avant d'avoir ingurgité une dose massive de mauvais alcool.

De plus, ma source d'information première étant Internet (on est geekette ou on l'est pas), et cette source étant réduite à l'état de disette des plus catastrophiques par les temps qui courent (Vision Mondiale, venez me secourir), j'ai l'impression de me retrouver sur un radeau au beau milieu de l'océan, voguant sans connaître ni l'heure ni le jour, perdue, oubliée, à demi consciente.

Les domiciles préfabriqués qui abritent les si passionnants concurrants d'Occupation Double ont peu être été la cible d'une énorme météorite, les tuant tous sur le coup, et je n'en sais strictement rien. Ah, fausse alerte. Dommage. Un tel événement aurait fourni quelques croustillantes manchettes aux revues et quotidiens en mal de potins de bas étage (le troisième sous-sol, il va sans dire).

Bah, tout de même, dans un élan de folie quasi meurtrière, causé par cette profonde carence culturelle, je me suis empressée de visiter la section culturelle du site web de Radio-Canada la semaine dernière au boulot, n'écoutant que mon courage qui m'édictait de prolonger de quelques malheureuses secondes mon trois minutes de dîner. Grand bien m'en fit. Ce jour-là, on annonçait en grandes pompes la venue du groupe Bon Jovi à Montréal en novembre.

Ohhhhh. JE. DOIS. OBTENIR. DES. BILLETS.

Ma soeur et moi voulons à tout prix répéter l'expérience vécue en juillet 2006. Alors, ce samedi, à midi, ne me cherchez pas. Je serai probablement en train d'implorer le site du Réseau Admission de ne pas crasher, tout en ayant au bout du fil un(e) préposé(e) peut-être un tantinet blasé(e) dudit réseau.

Cette coquette dose d'insanités devrait vous convaincre que je me porte mieux. Ou que je suis sous l'influence d'un délectable liquide grenat, c'est selon.

jeudi, octobre 11, 2007

Les feuilles mortes

Non, je ne fais pas référence à la superbissime chanson écrite par l'illustre poète Jacques Prévert. Quoique...

L'automne, ma saison de prédilection. J'ai toujours pris plaisir à marcher dans les feuilles mortes, entendre leur couinement sous mes pieds, piaffer dans une quantité indéchiffrable de ce feuillage automnal. Petite, il m'arrivait même de sauter à pieds joints dans un énorme tas coloré, au risque de m'écrouler sur une terre dure et m'écorcher les genoux.

Même encore aujourd'hui, cette activité me procure une joie quasi enfantine. Rien de tel que de fouler un sol recouvert de parcelles colorées pour chasser la grisaille. Hier, alors que je me dirigeais vers le métro Angrignon, j'ai décidé de traverser le parc du même nom, histoire de m'imprégner d'une bouffée d'air frais et de chasser un coup de blues. Je suis sortie du sentier (mais suis-je sortie des sentiers battus?) pour me diriger là où la pelouse était recouverte de feuilles. Crac crac. Après cette courte ballade, j'étais presque zen. Presque.


La semaine dernière, alors que je marchais distraitement, le regard posé vers le sol jonché de feuilles dépourvues de toute sève, une fillette à la mine réjouie a croisé mon chemin. Elle avait adopté la même démarche nonchalante que moi, effleurant un invisible trottoir du bout des pieds, prêtant une oreille attentive au bruissement du tapis feuillu qui dissimulait la froideur citadine de l'asphalte. Elle a levé les yeux vers moi, déconcertée. Moi, la grande, l'adulte, qui piétinait bruyamment cet amas desséché, comme elle, l'enfant de 8 ou 9 ans. Parfois, même les grands savent apprécier le charme indéniable des plaisirs simples!

Ah. Et puis, tiens. Je me fais plaisir. Yves Montand, un de mes acteurs favoris qui chante mon poète favori.





Les paroles se trouvent ici.