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mardi, septembre 11, 2007

Héroïne déchue

Ce soir, l'heure est à la confidence (Janette Bertrand, sors de ce corps).

Je l'admets bien humblement. Oui. Comme bien d'autres femmes avant moi, et malgré mon côté féministe-indépendant-émancipé-mais pas-trop, j'ai, par le passé, déjà souhaité - secrètement, bien entendu - être l'élue de deux hommes. Tel un fantasme égocentrique, confessé du bout des lèvres, presque clandestinement. Égoïstement. Faire chavirer deux coeurs. Vous savez, une historiette à la limite du grotesque, mi roman Harlequin mi comédie romantique à la sauce hollywoodienne.

Mais c'était avant d'être plongée dans la tourmente.

Oui, j'ai du Bridget Jones en moi. Sans doute. Comme bien d'autres, probablement.

Or, l'héroïne de l'histoire, de cette histoire-ci, la mienne, mon histoire, n'a rien d'un personnage fictif. Elle a une conscience, qui lui dicte ce qui est bien ou non, elle a un coeur, qu'elle sait écouter parfois un peu tardivement, une tête qui n'en fait qu'à sa tête, et une âme certes un peu beaucoup paumée.

Être aimée par deux hommes à la fois n'a rien d'un récit épique. Il s'agirait plutôt, à mes yeux, d'une ode à la torture. À la démence. Être désirée, je m'en contrefiche éperduement, au final je considère que ce n'est qu'un luxe, parfois une récompense, mais rarement un salut. Alors qu'être aimée, d'un sentiment qui déchire, qui transperce, je ne peux pas, si ce sentiment implique un écartèlement qui m'arrache à ce que je suis, à ce que je veux être.

Inévitablement, ce genre de situation blesse tous ceux qui sont impliqués. Bien que. Même si. Malgré tout. Malgré toute ma bonne volonté.
Car personne ne peut vivre sans avoir mal. Parce qu'il faut incontestablement avoir mal pour vivre. Il faut souffrir pour se sentir véritablement en vie. Et aujourd'hui, je sais pertinemment ce que c'est que d'être vivante.

Le synopsis n'indique pas comment celui-là a surmonté son deuil. Car une séparation, une étape qui s'achève, c'est aussi un deuil. L'histoire ne dit pas s'il a oublié, s'il a pardonné, ou s'il a oublié de pardonner. L'héroïne déchue voudrait bien le savoir heureux cependant. Elle espère que la meurtissure dont elle est l'auteure se cicatrisera, avec le temps.

Le synopsis évoque toutefois celle-là, qui a choisi celui-ci. Celle-là qui devait amorcer une réflexion. Celle-là, mais aussi celui-ci. Celui-ci, qui, à cette étape-ci de sa vie, s'est retrouvé aux premières loges. Lui est apparu aprèes une série de signes qu'elle s'est efforcée de repousser, trop mollement, du revers de la main, mais auxquels elle n'a pas pu faire abstraction bien longtemps. Celui qui lui a apporté ce qu'elle cherchait probablement. Celui qui lui a, vraisemblablement, permis de refleurir au printemps après une hibernation amorcée à son insu. Celui qui a su, tout simplement.

Qu'est-ce que l'avenir leur réserve?


Et ce film, propose-t-il un happy ending digne de ce nom?

J'en suis convaincue. Parce que des happy endings, il en faut, parfois.

6 commentaires:

Anonyme a dit...

Qu'est-ce que l'avenir leur réserve?

Un avenir heureux pour le reste de leur vie...

Et ce film, propose-t-il un happy ending digne de ce nom?

De l'"happy" oui, ending non... pas de fin... :)

Jean-Philippe Murray a dit...

Comme je le dis souvent... « A force de se faire chier, on apprends à être constipé ».

En des termes moins élogieux, souhaiter un truc, mais il faut toujours le vivre pour se rendre compte de l'indécences de nos souhaits.

Mais ça, tout le monde le sait... Et on trouve toujours quelqu'un de chiant pour en parler (moi! Ié!).

Donc l'important c'est de, peu importe comment et peu importe le sentiment actuel, travailler pour être heureux le plux rapidement possible. Une fois fait, il n'y a rien d'autre qui importe!

Julie a dit...

Très beau ton texte.. et je te souhaite d'être heureuse.. beaucoup de happy sans ending comme disent d'autres avant moi.

Anonyme a dit...

L'autre avant toi, c'est celui qui va vivre le beaucoup de happy et le pas d'ending avec cette charmante demoiselle :) . Alors tu crois bien que pour son bonheur, mais aussi le mien, je n'espère que ca!

C a dit...

La solution ?
Une troisième voie ???

Blogueuse Cornue a dit...

Bumpert: Je l'espère aussi! :-)

Le lapin blanc: Eh oui, parfois entre les souhaits et la réalité, il y a tout un monde. Et le bonheur ne passe pas nécessairement par des situations dignes d'un roman... mais par des choses plus simples, plus près de nous...

Babs: Merci beaucoup!

CManu: Je ne sais pas si ce serait la solution... En fait, en ce moment, je ne crois pas du tout que ce serait la solution idéale!