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mercredi, août 30, 2006

A beau boire qui vient de loin




J'avais envie de me servir un truc chaud ce soir, sans trop savoir quoi choisir parmi les innombrables sortes de thés et de cafés qui s'entassent dans mon armoire. En fouinant dans mon armoire magique (et je ne parle pas ici de l'armoire de Narnia), je suis tombée sur ceci:



Soudainement, j'ai été prise d'un accès profond de nostalgie. J'ai acheté ce sachet de "cappuccino" instantané en Belgique. En fait, j'avais ramené les 2 sachets restants, que je n'ai jamais osé boire...

Un peu comme s’il s’agissait de souvenirs… Si je bois mes souvenirs, que me restera-t-il après?

Lors de mon séjour en Belgique, je profitais de mes soirées pour écrire. Écrire ce que j’avais fait de ma journée pour ne rien oublier de ce voyage mémorable, raconter les hauts et les bas de mon stage au
Musée de Louvain-la-Neuve, rédiger des lettres à ma tendre moitié. Je disposais d’une petite bouilloire électrique dans ma chambre, et je me préparais un breuvage chaud, que je buvais tranquillement, une tasse à la main et un stylo dans l’autre main. De temps à autres, je regardais par la fenêtre. La fenêtre de ma chambre donnait sur un joli jardin, que j'observais de longues minutes sans rien dire. C'était apaisant. Et puisque le jour se couchait plus tard, je profitais de la clarté naturelle beaucoup plus longtemps qu’ici à Montréal. Ahhh… c’est comme si j’y étais encore.

Tout cela pour dire que mon cappuccino instantané ne goûte plus grand-chose. Enfin, je dirais qu'il goûte peut-être le rêve, la bière, les chansons de Jacques Brel, les pluies dilluviennes de juillet, il goûte l'accomplissement, les grèves de bus et les ballades en auto-stop, l'architecture médiévale et les expressions qui me font encore sourire aujourd'hui, il goûte un peu les meilleures frites que j'ai mangées du haut de la citadelle de Namur, et le sentiment d'être toute petite en plein milieu de la Grand Place à Bruxelles, les tableaux de René Magritte, un apprentissage de tous les jours dans un musée où je personnel fut si accueillant, l'éloignement qui blesse au début mais qui est rapidement oublié devant tant de splendeurs et de découvertes, découvertes des autres et de soi, il goûte beaucoup le chocolat Galler, le sourire des gens lorsqu'ils entendent mon accent, les fêtes au coeur des villes que je visitais, les rues, les vitrines, les pavés, les musées, les lieux, les gens, les gares, l'histoire, le temps, la conscience que je ne vivrai jamais plus quelquechose d'aussi grand, d'aussi vrai.


Il ne goûte rien de bien concret, me direz vous... Non... Attendez... Ah, si! Ce café instantané a un goût infect de carton!!

Deux photographies de ma chambre là-bas, l'une de ma fenêtre et l'autre, de mon étagère sur laquelle trônait ma bouilloire (et bien d'autres cossins!!).

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