This page is best viewed with Firefox. And a glass of wine.

samedi, mai 26, 2007

Casser son petit cochon

Les dés sont lancés (devrais-je plutôt dire garrochés de manière présomptueuse?). Le récent budget ne fait pas du tout l'unanimité auprès du parti siégeant sur le banc de l'opposition (et auprès de l'autre opposition - celle qui s'oppose à la fois au parti en place et à l'opposition - vous savez, le parti qui s'est fait sacrer toute une volée le 26 mars dernier?), et avec raison. Baisses d'impôts... bla blah... baisses d'impôts... re-bla blah... ah oui? Le gouvernement libéral se voile littéralement la vue. Ou bien il est aveugle aux réels besoins du Québec, ou bien il refuse délibérément de voir ce qu'il a pourtant juste sous le nez.

Le gouvernement libéral et sa ô combien charmante ministre des finances désirent se servir du cadeau empoisonné d'Ottawa (reçu en toute fin de campagne électorale) afin de le reconvertir en baisses d'impôts. L'appât pouvait sembler alléchant à première vue. Inutile de se leurrer: de telles mesures ne profitent jamais vraiment à ceux qui en ont besoin. Par ailleurs, les besoins de la société québécoises sont à la fois multiples et ailleurs. Et le système de santé? Quand on pense qu'il est parfois plus sain de demeurer chez soi que de se décomposer le système immunitaire à l'hôpital, dans une salle d'attente sur-bondée, entouré de sources d'infections potentielles, de personnel épuisé et de médecins dont les problèmes d'attitude sont sans doute dû à un puissant agent pathogène pour lequel il n'existe encore aucun remède [ricanement sarcastique]... Et l'éducation? Comment redonner la flamme aux étudiants qui décrochent? Que faire pour contrer cette épidémie d'écoles qui tombent littéralement en ruine? Comment alléger le fardeau de la dette estudiantine pour quiconque ose s'aventurer au-delà du minimum d'années d'études requises? Et l'environnement, pratiquement passé sous silence? Et la culture, toujours reléguée aux oubliettes? Et le cercle vicieux de la pauvreté, duquel une partie de la population est prisonnière?

Charest a la tête sous la guillotine depuis quelques mois déjà. D'une façon ou d'une autre, ce qui lui sert de tête est mise à prix. Tous l'ont à l'oeil: la population québécoise, l'ADQ, le PQ et même Stephen Harper qui toise maintenant Charest comme si celui-ci était atteint d'une forme chronique de lèpre politique.

Quelques questions se posent. L'ADQ et le PQ, qui menacent tout deux de rejeter ce budget, voient-ils vraiment clair en ce moment? Se rendent-ils compte de l'énormité du geste qu'il s'apprête à poser? Ont-ils bien pesé les pours et les contres? Mon petit doigt me chuchotte qu'ils ne souhaitent renverser le gouvernement Charest que par convoitise, pour leur intérêt personnel et non pour le bien de la nation.

Certes, il serait préférable que le parti se rétracte de lui-même. Avec à sa tête un arrogant de la trempe de Charest, peu probable que le parti se ravise.


D'un côté, j'imagine que Dumont veut bien croire qu'il est paré à toute éventualité et qu'il pourrait faire un bon premier ministre. Laissez-moi en rire à gorge déployée.

Dans l'autre coin du ring, il y a Marois. Qui ne peut guère faire pire que Boisclair. Fera-t-elle mieux? Point d'interrogation. Elle ne m'inspire absolument pas confiance. Mais ça, c'est mon opinion personnelle. Cependant, si le gouvernement libéral s'entête à ne pas vouloir mettre de l'eau dans son vin, que les deux autres partis s'opposent en bloc à son budget et qu'une nouvelle campagne électorale est lancée, Marois sera littéralement propulsée à la tête du PQ, sans réelle course à la direction.

Alors qu'au fédéral, gouverner en minoritaire a permis quelques compromis de part et d'autre, au Québec, tous les partis se targuent de pouvoir faire mieux, tirant chacun sur leur coin de la couverture, comme des bambins à la garderie, qui refusent de prêter un jouet. Nah, c'est à moi. Messieurs et mesdames les ministres, le Québec n'est pas un jouet. La population n'a pas à faire les frais de vos imbécillités.


Le parti libéral, dont les appuis s'amenuisent, aurait tout à gagner en modifiant ses grandes lignes budgétaires. Il nous éviterait à tous de retomber en mode électoral, ce qui, franchement, à deux mois des récentes élections, serait aussi douloureux que de souffrir simultanément d'abcès dentaires, d'ulcères et de sinusite aigüe tout en se tapant une pierre aux reins doublé d'une cirrhose hépatique.

Monsieur Charest, entêtez-vous. Soyez gamin. Vous courrez à votre perte.

11 commentaires:

Anonyme a dit...

Personnellement, je trouve que Charest est le pire gourvernement que notre histoire canadienne a connu.

850 millions (ce qui équivaut à presque 0.55 cents/jour/travailleurs). Je suis contre. Le 850 M$ doit être implanter en premier dans l'éducation.

J'ai justement affaire avec l'incompétence gouvernementale pour les prêts et bourses, et il n'y a pas moyen dans ce coliss (désolé du sacre,mais je suis trop a boute) de programme d'aider les jeunes étudiants à survivres pendant leurs études. Pas moyen! Aucun! Niet! Zéro! Nada! De la grosse merde en purée c'est ça ce programme ''d'aide''. Cette somme d'argent doit être implanter (une bonne partie) dans ce système d'éducation merdique.

A cause de ce que j'ai vécu et vis encore avec ce système, j'ai conseiller tout le monde de pu se fier à l'aide gouvernementale, et de travailler pendant leurs études même si ça parait impossible de faire les deux en même temps. On a pas le choix. De toute manière, le gouvernement nous le donne pas le choix.

Bref, si cette grosse charrue ne veut pas mettre de l'eau dans son verre, alors, qu'ils le renversent. Je suis en accord avec les deux autres parties. Je voterai une fois de plus l'ADQ. On doit s'attendre à un éventuel vote entre septembre-novembre prochain, si c'est le cas d'un renversement.

Blogueuse Cornue a dit...

Je comprends tout à fait le point que tu apportes concernant les prêts et bourses. Les étudiants sont pris au piège. Je vais devoir rembourser une somme astronomique à partir de l'automne. Je ne voulais pas avoir recours aux prêts et bourses, mais je n'ai pas eu le choix. Généralement, l'été je travaillais comme une forcenée pour amasser le plus d'argent possible (j'arrivais à gagner environ 10,000$ en un été). Cependant en 2005, j'ai fait un stage à l'étranger au cours de l'été et je n'ai pas eu le choix. J'ai dû, contre mon gré, faire une demande de prêt, sinon à mon retour, j'aurais eu un couteau sur la gorge. Je trouve aberrant qu'en faisant une maîtrise professionnelle, il n'y ait pas moyen d'effectuer un stage rémunéré. Mais bon, tout cela pour dire que le programme des prêts et bourses est mal gérés et qu'il est grand temps que les étudiants bénéficient d'un petit coup de pouce.

Je ne saisis pas pourquoi Charest agit comme si son gouvernement était majoritaire. Il doit faire des concessions, point final.

Valou a dit...

Je partage votre opinion à 100% concernant Jean Charest et son gouvernement en général. De mémoire, aucun autre gouvernement n'a du revenir sur tant de ses décisions suite au tollé soulevé dans la population. Me semble que c'est un signe quand tout le monde est contre toi !

Quand à madame Jérome-Forget ... On dirait une méchante sorcière tout droit sorti d'un conte pour enfants.

Les gouvernements nous incitent à faire de longues études mais ne nous donnent aucun moyen potable d'y arriver. Après on se demande pourquoi tant de jeunes se contentent de petites jobines où abandonnent tout simplement l'école.

Valou a dit...

Les baisses d'impôts c'est de la crotte (désolée pour ma vulgarité)

Quand je les entends dire "pour une femme monoparentale qui gagne 50 000 $ par année ..." c'est moi où il y a quelque chose qui cloche dans cette affirmation ? Aux dernières nouvelles, les femmes monoparentales gagnant 50 000$ par année ne représentaient pas la majorité. La plupart ont peine à joindre les deux bouts.

Est-ce que c'est ce qu'on appelle être à côté de la plaque ?

Anonyme a dit...

Hmmmm....

30 milliards pour améliorer l'infrastructure des routes, amélioration tant réclammée depuis des lustres.

1,4 milliard de dollars de PLUS pour la santé. On n'a jamais vu une telle augmentation. Près de 40% du budget provincial est englouti dans la santé, pas dans les baisses d'imôts.

644 millions de dollars de PLUS pour l'éducation. Ok, les profs n'ont pas le droit de faire la grève, ok, les conditions de travail sont médiocres. Ok, on a dégelé les frais de scolarité. Mais tout de même, y'a plus d'un demi-milliard de plus qui y est investit, ce qui n'était pas le cas lors des derniers budgets libéraux ou péquistes.

Si, en plus, on baisse les impôts (une mesure qui touche quand même 60% de la population), pour respecter une promesse électorale vieille de 8 ans (eh oui!) tant mieux. Ok, cet argent aurait pu être investi ailleurs. On aurait aussi très bien pu dire : "Ok, on baisse les impôts d'un milliard de dollars, mais on investit 29 milliards dans les routes".

Ou PIRE (mais très Libéral) : on investit ce milliard d'Ottawa en santé et en éducation. On baisse les impôts mais on met une nouvelle taxe à la consommation (là, TOUT LE MONDE perd, surtout les moins bien nantis). En fait, je préfère que Québec utilise l'argent des transferts fédéraux pour alléger le fardeau fiscal des Québécois, plutôt qu'une taxe à la consommation pour obtenir le même résultat. Au moins, là, on ne fait pas payer les pauvres pour soulager les riches.

Je pense que les partis d'opposition se tirent dans le pied en contestant ce budget. Le battage médiatique porte sur ce fameux transfert d'Ottawa, cette promesse "dernière minute" de réduire les impôts... mais on a peu parlé des autres secteurs qui bénéfécieront d'une injection d'argent aussi.

Blogueuse Cornue a dit...

Machavalou: De plus en plus à côté de la plaque, en effet!

ND: Le gouvernement libéral n'a pas tort sur toute la ligne. Comme tous les partis, il faut en prendre et en laisser de côté. Apparemment, demain, Jean Charest est sensé faire une proposition au PQ. Je pense qu'il serait bon qu'il rectifie un peu son tir, car repartir en campagne électorale n'est pas non plus la meilleure des solutions à envisager!

Anonyme a dit...

Ahhh cette fameuse "baisse" d'impôt qui va rapporter 15¢ pour les femmes monoparentales! Weee! De la belle bullshit pour les pauvres, met s'en pis beurre épais, mon Charest. Personne te voit venir pis c'est ben ça le pire...

Sinon, c'est sûr qu'en politique, on fait rien dans un intérêt autre que le sien alors... ça ne m'étonne pas que l'ADQ tienne tête quoiqu'en même temps, je n'approuve pas le "budger" de Charest non plus alors pour ce point-ci, je peut être d'accord avec Dumont et son crew. Pour ce qui est du PQ et de Marois, je les redoute comme la peste. Dans ma tête c'est clair que Marois est pas si loin que ça de Charest et que le PQ c'est des vendus depuis un bon bout de temps... alors le parti ne sera sûrement pas difficile à acheter.

De toute manières, les Québécois adorent tuer leur démocratie et ne veulent même pas aller voter. Pft. J'me demande si c'est une démocratie ou une dictature qu'on recherche ici...

Blogueuse Cornue a dit...

Justement, c'est désolant que les gens soient si peu enclins à aller voter. Faire la grève, pas de problème, mais voter, oh là là, c'est bien trop leur demander. :-/

Anonyme a dit...

C'est drôle, j'ai l'impression que Charest va se raviser. Ça lui donnerait tellement le beau jeu.

Ainsi, il va pouvoir dire qu'il a tenté de respecter sa promesse électorale (il s'est tellement fait taper dessus pendant la campagne parce qu'il n'avait pas respecté cette promesse durant son premier mandat) mais que les méchants partis d'oppositions ont refusé que les québécois cessent d'être les plus taxés en Amérique du Nord (on l'a entendu combien de fois, celle-là, en 2003?). En plus, il sera le héros qui sauvera la populace québécoise d'une couteuse et interminable campagne électorale.

Je me demande si en fait, il ne comptait pas sur l'opposition pour contester son budget...

Il comptait peut-être sur l'avidité de Pauline qui lorgne le Trône de l'Assemblé depuis tellement longtemps et qui a eu un mini sondage favorable pour lancer le piège à con... et les cons ont répondu.

Anonyme a dit...

J'ajouterais que 0,55 cents par jour, c'est plus de 200$ par année. Pour moi, c'est une bonne épicerie. L'an passé, ça aurait été un mois de couches-culottes pour mon fils. Ou c'est plus de deux mois d'essence pour me rendre au travail (ma voiture ne consomme pas beaucoup, mais je fais pas mal de détours pour prendre des covoitureurs).

En fait, selon les articles que j'ai lu, une famille monoparentale qui gagne 35 000$ (pas cinquante mille : trente-cinq mille), épargerait 250$ par année. Pas les gros chars, mais c'est mieux que d'avoir à payer ça en plus au gouvernement parce que tout le monde semble contre la baisse d'impôts.

Et puis, j'ai des collègues monoparentales qui font plus de 50 000 $ par année. Oui, ça existe des femmes assez intelligentes pour avoir un bac et dont le mari dans la quarantaine s'est poussé avec une étudiante qui a des prêts à rembourser. Des femmes qui paient beaucoup d'impôt, qui ont les petits une semaine sur deux et qui payent une pension à leur ex courailleux/profiteur, j'en connais. 350$ de plus par année pour elles, ce n'est pas du luxe.

Blogueuse Cornue a dit...

Patrick: C'est également ce que je me demande. Cette mascarade était peut-être prévue depuis le début.

ND: Aucune situation familiale et aucun ménage n'est à mettre dans le même panier, je suis d'accord.

Nous aurions besoin d'un profond remodelage de plusieurs de nos programmes. Par contre, cela ne s'effectuerait pas sans heurts...