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samedi, mai 12, 2007

Passez GO mais ne réclamez pas la chefferie




Revirement.
Gilles Duceppe se rétracte.

Contre toutes attentes, environ 24 heures après avoir annoncé sa candidature, le chef bloquiste s'est ravisé, sentant problament qu'il ne faisait pas le poids contre la tornade Marois. Dans un communiqué émis plus tôt aujourd'hui, Duceppe s'est expliqué:
L'importante et rapide récolte d'appuis de Pauline Marois tant au sein du Parti québécois, du Bloc québécois que de la population en général fait en sorte qu'il est de mon devoir d'éviter au mouvement souverainiste un affrontement porteur de division et, donc, d'affaiblissement. (Source: Radio-Canada)
D'une part, je trouve que Duceppe a agi de manière digne et sensée en se retirant de la course. Cependant, je crois qu'il n'aurait peut-être pas dû précipiter sa décision - celle de se présenter, pas celle de plier bagages.

D'autre part, malgré toute son expérience sur le terrain et bien qu'elle soit une péquiste de longue date, madame Marois ne m'inspire pas confiance. J'admire son ambition, mais cet opportunisme ostensible me perturbe. Pourquoi vouloir à ce point conquérir Rome? Pourquoi revenir à la charge après être arrivée deux fois deuxième? Et surtout, pourquoi maintenant? Pour le Québec, pour les Québécois, pour le pays que nous formerons peut-être un jour si quelqu'un finit par se tenir debout au lieu de se péter les bretelles? Ou pour être calife au féminin à la place du calife au masculin?

Par ailleurs, on a traité Boisclair de bourgeois, on le trouvait hautain tant dans son approche que dans ses discours. Moi pas. Je ne prétends pas qu'il ait été parfait, mais comme dirait l'autre, dans mon livre à moi, Boisclair n'était pas si pédant qu'on le prétendait. Rien de comparable à ce que Marois peut évoquer à mes yeux. Elle affiche constamment une allure altière qui me donne des démangeaisons rétiniennes.

Et autre chose aussi. Un je-ne-sais-quoi que je ne saurais expliquer, mais qui, possiblement, pour la première fois depuis que je suis en âge de voter, pourrait me pousser à noircir la case d'un autre parti lors du prochain scrutin.

Oui à la femme en politique, oui aux hautes aspirations de celle-ci, mais non à l'orgueil mal placé. Je crois être assez bien placée pour parler. L'orgueil, ça me connaît. C'est pourquoi j'arrive à le sentir à des kilomètres à la ronde.

L'orgueilleuse à la puissance dix que je suis a tout de même appris quelquechose de ses erreurs. Il y a des moments où l'on doit apaiser les démons qui se tapissent derrière notre fière carapace. Il y a des moments où il est nécessaire de tempérer ses ardeurs et se demander si ce qu'on accomplit n'est pas qu'une surenchère auto-complaisante ou une mégalomanie onaniste (ouh, les jolis pléonasmes). Et surtout, surtout, après s'être interrogée sur le véritable dessein de ce projet téméraire, il faut répondre en toute honnêteté.
L'exercice, quoique difficile, s'avère salutaire.

Se cacher à soi-même la vérité, sa propre vérité, prouve à quel point on est vulnérable. Ou minable, c'est selon.

Source de l'image: http://central.kaserver5.org/PlayK/Monopoly/Go.gif

5 commentaires:

Frank a dit...

J'aurait pas réussi a ecrire mon opinion de meilleure maniere que ca. Coudon tu lis dans mes pensées toi?

:D

Anonyme a dit...

Entièrement d'accord.
L'erreur n'est pas de se retirer, l'erreur est de s'être présenté.

Boisclair disait dernièrement de Duceppe :
« Si Gilles Duceppe rêve la nuit de devenir chef du PQ, il devrait d'abord s'occuper de son parti et penser à l'avenir du mouvement souverainiste plutôt qu'à ses intérêts personnels. »

André doit être heureux, Mr. Duceppe l'a écouté et a pensé à l'avenir du mouvement souverainiste.

Le seul problème, c'est que pour tout ceux qui trouvent que le PQ est un 'vieux parti', un courronement n'aidera pas vraiment car il ne risque pas d'y avoir un grand débats d'idées...

Blogueuse Cornue a dit...

Frank: J'ai un super-pouvoir, tu ne savais pas? :-)

MrSillery: Ton dernier paragraphe rejoint également ma pensée...

Renart Léveillé a dit...

Que de vision!

Qu'il y ait un couronnement ou non, le PQ est sous haute surveillance. J'aurais préféré personnellement une course, mais le « brassage des idées » devra se faire de toute façon.

Laissons les clowns de l'ADQ et du PLQ s'empêtrer dans les filets du dossier constitutionnel pendant ce temps...

Blogueuse Cornue a dit...

Renart L'éveillé: N'empêche qu'une course à la chefferie apporterait plus de débats, je crois...