Comme bon nombre de gens, hier soir, j'ai regardé Tout le monde en parle, surtout pour écouter ce qu'André Boisclair avait à dire à quelques semaines du jour É (pour Élections, pas pour Émilie).
C'est con, mais j'espérais ne pas être déçue. J'espérais recevoir "l'illumination" (non pas divine - l'illumination politique), car hier, à J-22 avant les élections, je vascillais encore sur le fil. Le fil qui sépare le PQ de QS.
Source de la photo: Radio-Canada
André Boisclair a donné une entrevue satisfaisante. Non, je n'ai finalement pas été déçue. Je dois cependant dire que je n'en ai pas eu plein la vue. Loin de moi l'idée de vouloir péter la balloune des péquistes purs et durs (dont j'ai fait partie jusqu'à tout récemment - maintenant, je vous avouerai être une péquiste infidèle et molle), je n'ai pas trouvé que le chef du PQ a donné une performance hors de l'ordinaire. Il m'a certes semblé un peu plus authentique qu'il ne l'est habituellement et il a un peu laissé tomber son misérable sourire Crest pour afficher un faciès sérieux.
Oui, il s'en est bien tiré. Assez pour remonter la cote à mes yeux, mais pas assez pour m'épater réellement. Il lui manquait un petit je-ne-sais-quoi.
Certains *ahem* Richard Martineau *ahem* croiront qu'il a voulu jouer du violon au moment où il a été question de l'animateur saguenéen qui a tenu des propos homophomes à la radio. De fausses émotions, du fake comme dirait monsieur M.? Je ne crois pas!
Avoir l'air (faussement) attendri en se faisant garrocher un bambin dans les bras ou en gratouillant la tête d'un veau, bah, oui, forcément, c'est du jeu. Par contre, lorsqu'on s'en prend à l'orientation sexuelle, à un handicap ou à un autre facteur profondément lié à la vie personnelle d'un candidat, je doute fortement que l'émotion soit feinte. Avant d'être politicien, Boisclair est avant tout un être humain. Que ce moment de vulnérabilité lui soit profitable auprès d'une partie de l'électorat, je suis d'accord. Qu'il en ait été conscient, peut-être. Mais qu'il ait voulu jouer une game, non. Le serrement de coeur du chef péquiste était palpable hier soir. Il a été blessé, c'est clair.
Pour en revenir à nos moutons, je crois que Boisclair a eu le ton juste (la plupart du temps) lors de l'entrevue accordée à Guy A. Lepage. J'ai particulièrement apprécié son court exposé au sujet de sa priorité, qui vient appuyer ce que je m'évertue à expliquer à tout le monde. L'éducation d'abord, la santé ensuite. L'éducation, c'est ce qui permet de faire un pas en avant et même de permettre à notre société qu'elle ne devienne pas «un gros hôpital» comme l'a mentionné Boisclair lors de l'entrevue.
Une meilleure éducation n'éradiquera pas la maladie. Toutefois, elle permettra sans doute une compréhension plus pointue de la santé, de la prévention, des saines habitudes de vie et ce, à tous les niveaux de la société. De plus, l'éducation est nécessaire à la formation du personnel hospitalier: infirmières, médecins, inhalothérapeutes et divers profesionnels de la santé. Il faut arrêter de se mettre des oeillères - la santé, la santé et la santé, oui mais à quel prix? Celle-ci passe entre autres par l'éducation. On fera d'une pierre deux coups (enfin presque).
Avant de terminer, je reviendrai sur les propos d'un journaliste du Téléjournal de Radio-Canada, diffusé immédiatement après Tout le monde en parle hier en fin de soirée. Celui-ci a évoqué qu'aux yeux de la population, Boisclair apparaissait comme un premier de classe. Selon lui, les gens ne veulent pas d'une bolle comme premier ministre. Quoi, un type mi-clown, mi-cancre, est-ce bien mieux? Et l'autre, le petit Jos-connaissant de la classe, qui raconte n'importe quoi quand c'est pour le tourner à son avantage? Je préfère de loin l'étudiant sérieux. Mais bon, *moi*, je ne fais peut-être pas vraiment partie de la population à en juger par tout ce qui se dit *se vomit* dans certains médias.
7 commentaires:
J'aime l'intelligence de votre blog.
Je vous remercie!
Je ne peux que répèter les élodes de dr satori. Votre texte sur la prestation de Boisclair à TLMEP est certe un des plus justes, et je m'y retrouve.
Et je suis moi aussi un péquiste infidèle...
Merci!
Je pense qu'en étant infidèle (politiquement parlant hein!), on devient peut-être plus lucide (sans mauvais jeux de mots sur la position de Lucien Bouchard).
Bien évidemment, c'est en regardant ailleurs que l'on peut avoir ensuite un meilleur jugement, donc être plus lucide!
Rester fermé, être campé sur ses positions, c'est loin d'être bon pour le sens critique!
«[...]Certains *ahem* Richard Martineau *ahem* croiront qu'il a voulu jouer du violon au moment où il a été question de l'animateur saguenéen qui a tenu des propos homophomes à la radio. De fausses émotions, du fake comme dirait monsieur M.? Je ne crois pas![...]»
Je suis du même avis. Je veut bien croire qu'en politique, presque toutes les situations sont bonnes pour tourner ça à notre avantage mais des choses comme celle-ci, qui touche notre diginité, quasi impossible de jouer un drame série-B! Pour un politicien, de dire qu'une moquerie l'a atteinte c'est du jeu mais quand c'est une grrrande starrr du showbizzzzz, faut écrire un livre. Il faudrait que les gens apprennent à voir plus loin que le moule des fois...
Malgré que Boisclair ne m'a pas épaté depuis qu'il a été élu (contrairement à ce que je m'attendais), jusqu'à maintenant c'est un des seuls représentants des partis qui a fait du sens avec son discours. L'éducation et la santé; un ne va pas sans l'autre. On ne peut pas espérer se faire soigner par des professionnels compétents dans une société ignorante, on ne peut pas progresser dans une société malade (à tous les niveaux). Bien que ce soit la logique même, on dirait que trop de gens s'efforcent pour ne pas le comprendre...!
Je ne sais toujours pas pour qui je voterai mais j'ai bien "hâte" de voir qui va ressortir "vainqueur"...
Je suis d'accord avec toi...
J'ai hâte de voir le débat. Charest et Dumont connaissent la formule, mais pour Boisclair, ce sera sa première expérience. Je me demande comment il s'en tirera...
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