On croirait lire le titre d'un bouquin pour enfants ou celui d'un article issu de la section sportive d'un journal, mais il n'en est rien.
Passage de Mario Dumont, chef de l'ADQ, hier soir, à la grand messe du dimanche *ahem* je veux dire à TLMEP.
Passage de Mario Dumont, chef de l'ADQ, hier soir, à la grand messe du dimanche *ahem* je veux dire à TLMEP.
Depuis le début de la campagne, je n'ai pas tellement parlé de ce candidat ni de son parti... Plus que tout autre candidat, Dumont m'indiffère royalement. Ses belles paroles me laissent de glace. Rien à faire, il aurait beau me courtiser à genoux que je ne fléchirais pas. Hier soir, je voulais tout de même voir de quoi il était capable. Je désirais peut-être aussi comprendre l'engouement qu'a provoqué ce parti en début de campagne...
Comme je suis bonne joueuse, je le concède d'emblée: le début de l'entrevue fut relativement brillant. Par analogie, je dirais que Dumont se dirigeait presque en échappée vers un filet désert.
Il s'exprimait plutôt bien, et avec une certaine aisance d'ailleurs.
Quelques-unes de ses idées ne sont pas mauvaises, mais généralement, je trouve son discours vide de sens. De plus, certaines de ses positions ne sont pas sans rappeler celles de *mon très cher et tendre* Stephen Harper, ce qui, à mon sens, devrait nous inquiéter quelque peu. Dumont est-il un Conservateur adroitement déguisé? (Vous remarquerez le mot "droite" dans adroitement!).
Trève de jeux de mots.
Je n'aime pas l'entendre parler d'autonomie du Québec à l'intérieur du Canada. Autonomie. Un terme bidon. À mon humble avis, il n'y a pas trente-six mille solutions: rester dans le plussse meilleur pays du monde et fermer sa gueule, ou se séparer. Être autonomiste, à mes yeux, renvoie plus ou moins à la question de société distincte. Donc, en tant que société distincte du reste du Canada, le Québec aspire à se doter d'une plus large marge de manoeuvre, mais bon... c'est ce que veulent toutes les provinces, non? Jusqu'à un certain point, Mario Dumont semble encore vouloir se dérober en évitant d'aborder clairement la question fédéraliste. En outre, le chef de l'ADQ a été extrêmement vague quant aux chiffres proposés par son parti. Il s'est contenté de dire que son cadre financier est plus prudent que celui de ses deux principaux adversaires. Plus prudent? Mais encore? Stratégie ou non, l'idée de vouloir donner les chiffres au compte-goutte relève pratiquement de l'improvisation.
Puis, au cours du deuxième segment d'entrevue, le chef adéquiste a semblé quelque peu déstabilisé. En effet, Lepage et Turcotte ont manifesté à plusieurs reprises une ostensible volonté à se railler du politicien en insistant sur le flou budgétaire dans lequel baigne le parti. Néanmoins, Dumont a plus ou moins tiré son épingle du jeu, refusant de révéler un cadre budgétaire un tant soit peu précis pour des raisons (prétendument) stratégiques. Il est indéniable que ces messieurs (le curé et son servant de messe) sont là pour faire du showbizz, alors pour la crédibilité politique, on repassera. Malgré tout, qu'il ait un tantinet ébranlé par ces piètres adversaires prouve que Dumont n'est peut-être pas aussi prêt qu'il ne le laisse entendre.
Pauvre Dumont. Ce léger malaise n'avait rien à voir avec ce qui l'attendait quelques instants plus tard.
L'homme a définitivement perdu de sa verve et de son assurance lorsque Chantal Hébert est entrée en scène. Journaliste chevronnée, Hébert en sait long sur la chose politique. Bien que je ne sois pas toujours d'accord avec ses propos (un tantinet trop libérale à mon goût!), je dois avouer que j'admire profondément le cran avec lequel elle s'est adressée au chef de l'ADQ. Quel cynisme mordant. Quelle intelligence.
Elle a raison sur toute la ligne lorsqu'elle qualifie cette campagne de "vide". C'est le néant absolu. Le trou noir de la politique. La vacuité de cette campagne est presque ulcérante. Déniaisez-vous, comme on dit...
Les déclarations lapidaires d'Hébert ont eu raison de Mario Dumont. Ce dernier, qui normalement a (un peu trop) le sens de la répartie, a plutôt affiché une mine complètement désarçonnée en guise de réponse à la chroniqueuse politique.
En fin de compte, Dumont a raté son tir. Loupé, le filet désert.
Source de l'image:
http://www.radio-canada.ca/television/tout_le_monde_en_parle/images/maj/ph_inv_mario_dumont.jpg
11 commentaires:
Il a raté un filet désert. hahahaha
Vraiment tres bien comme analyse.
Moi aussi je suis un péquiste inquiet des performances de M.Boisclair. Je me demande meme si je vais voter PQ juste a cause du chef et sa langue de bois. Mais apres avoir vu M.Dumont a TLMEP je me console... :D
Il a vraiment raté toute une occasion en ne devoilant aucun chiffre de son cadre financier.
Le but etait en effet grand ouvert! Et il a raté! A croire qu'il est sous contrat avec la sainte-flanelle lui aussi...
Je ne suis pas télévore pour 5 sous. Alors, il va sans dire que je n'ai pas écouté TLMEP. Je viens tout juste de visionner, via Youtube André Boisclair à TLMEN....Très bonne performance. Je retourne sur Youtube très bientôt pour entendre ce que Chantal Hébert a réservé à Mario Dumont. D'après ton texte, ça à l'air que j'ai manqué quelque chose : )
Frank, je crois que Dumont ne fera pas les séries. ;-)
Inkognitho, je crois que ça en vaut la peine!
Ça y est j'ai regardé. 1ière période..Mario souriant et en pleine forme. 2ième période...Mario patine... 3ième période...Mario reprend son souffle. Période supplémentaire...Mario est mis en échec par Chantal et ne peut plus se relevé.
Dumont n'ayant pas été considéré un adversaire sérieux pendant les 4 dernières années, il n'était préparé à ça. Il était un peu trop vert pour aller à la guerre. Cependant malgré l'électrochoc, je penses quand même qu'il faut se fier au fond de l'homme. Je ne penses pas que ça comptait vraiment dans le fond les chiffres qu'il aurait pu dire. Les conservateurs de Mulroney - dont charest faisait parti - présentaient des budgets toujours plus déficitaires les uns que les autres dans le plus grand sérieux du monde. Pour avoir vu Bush se faire réélire, je compterais pas Dumont perdant tout de suite. On est plusieurs en avoir assez de nos savant ministres comme Couilard qui ne règle pas les problèmes. Des fois ça ne demande pasun secondaire 5 pour éliminer un problème. Mais c'est sûr que si Dumont est élu il y aura quelques turbulences. Comme avec Charest les 4 dernières années.
Peut-être que Mario Dumont attend le budget libéral qui sera déposé sous peu... n'empêche que sa réaction, même si elle était justifiée, lui a donné l'air d'un amateur. Sans présenter des chiffres précis, il aurait pu mieux se préparer à affronter ce type de questions. Mais on s'entend pour dire que chiffres ou non, cela n'empêche pas un parti de tout revirer de bord après avoir été élu!
Personnellement, je ne regarde plus TLMEP pour la simple raison que si Lepage ou Turcotte ne sont pas du même avis que l'invité, ils doivent le câlé. J'appelle ça être deux criss de pissous. M'enfin, passons.
Dumont non plus ne m'impressionne pas du tout. Son discours paraît beau quand il le dit mais quand on creuse, y'a pas grand chose à mordre...! Comme les autres, il a eu sa chance mais je croit qu'il était encore sur son nuage. Avoir réussit à attirer l'attention à propos des accomodemments ne fait pas de lui une grande star intouchable, et je croit qu'il l'a constaté... il est maintenant entré "en grand" dans la game de la politique, on va le mette sur la scellette comme on l'a fait avec tous les autres avant lui... coups bas à prévoir, M. Dumont !
Je suis de ton avis pour TLMEP. La première année, j'aimais beaucoup la formule. Je trouve cependant que peu à peu, le concept s'est transformé en "on lèche les bottes de ceux qu'on aime et on descend ceux qu'on aime pas"!!
Mais bon, il y a toujours au moins 2 ou 3 invités que j'ai envie de voir...
Bonjour
Heureux de commenter pour la première fois sur cet intéressant blogue.
Bien humblement, je ne crois pas que l'erreur de Dumont fut de ne pas chiffrer son programme. Évidemment, il aurait pu s'en tirer plus facilement en disant simplement à messieurs Lepage et Turcotte qu'une émission de variété n'est pas la place pour dévoiler ses chiffres. Oui, les gens auraient été déçus, mais ce moment sur la défensive aurait rapidement pris fin. Au lieu de ça, il a patiné. Mais à mon avis, il n'y avait rien là de dramatique.
L'erreur de Dumont fut de demeurer en studio après son entrevue. J'étais moi-même estomacqué lorsqu'il a répondu à Lepage qu'il allait demeurer sur le Plateau. Il était écrit dans le ciel qu'il allait devenir le punching bag de service pour le reste de l'émission.
Quelqu'un n'a clairement pas fait son travail dans l'entourage de Dumont. On aurait clairement dû lui conseiller de partir aussitôt son entrevue terminée. TLMEP était un terrain hostile pour lui dès le départ.
Merci de ton commentaire, Hub.
Je lance une hypothèse comme ça... Dumont a peut-être pensé que le fait de rester sur le plateau jouerait en sa faveur pour une raison qui nous échappe. C'est une lame à deux tranchants: rester pourrait permettre un débat intéressant si les autres invités se mettent de la partie, mais cela peut également se retourner contre le politicien.
Ouais, t'as raison, la première année c'était vraiment bon comme talk-show québécois! C'était pas plate comme Droit au coeur ou Fosses aux lionnes (qui essayent de reprendre la formule américaine de The View!lol).
Les invités au moins restent intéressants, c'est déjà ça! Sauf que j'apprends toujours le lendemain qui était présent...j'ai donc manquer Patrick Senécal à TLMEP =(
PS. Hub devrait donner des cours de réparties intelligentes à Dumont... ;)
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