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vendredi, mars 16, 2007

Famille et enjeux politiques

(Image très à propos... Merci à Inkognitho pour ce design amusant!)

Dumont a fait de la famille son cheval de bataille depuis le début de la campagne électorale. Pourtant, la famille en laquelle il croit semble être tout droit sortie des années 50. Papa pourvoyeur, maman à la maison et de la marmaille à profusion.

Mardi dernier, lorsque j'ai entendu toutes les âneries de Super Mario pendant le débat des chefs, notamment en ce qui a trait à la famille, un énorme point d'interrogation s'est dessiné dans ma tête
. Bébé-bonus par-ci, allocation substancielle aux familles n'utilisant pas les services de garde, et ainsi de suite... D'une part, je me suis demandé «mais bon sang où va-t-il dénicher tout cet argent?» (surtout si l'on tient compte qu'à ce moment précis de la campagne, il n'avait encore aucune réelles prévisions budgétaires en poche!). Et, d'autre part, son discours a fait sourciller la féministe en moi.

En effet, de telles mesures n'incitent-elles pas la femme à demeurer à la maison? Ne prônent-elles pas, sous couvert d'une magnanime générosité pour ceux qui formeront la génération de demain, une vision démodée de la famille? Libre à celles qui le désirent d'élever leurs enfants à la maison. Je ne m'y objecte pas du tout et j'ai nullement l'intention de dénigrer cette pratique qui est ma foi, assez louable et plutôt courageuse.

Néanmoins, n'est-ce pas là également un magnifique pied de nez à toutes les femmes qui ont lutté pour obtenir des dispositions leur permettant de se faire valoir sur le marché du travail, tout en élevant des enfants?


J'oeuvre dans le domaine du soutien administratif d'un centre de la petite enfance, communément appelé CPE (depuis bientôt 5 ans!... bien qu'il s'agisse d'un emploi temporaire), ce qui me permet au jour le jour de constater de quoi il en ressort sur le terrain. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de débrouissaillage à faire dans les promesses de nos chers candidats.

Depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux au printemps 2003, nombreuses ont été les impasses pour plusieurs CPE y compris celui où je travaille. À l'époque, nous étions en plein processus d'agrandissement, afin de pallier un tout petit peu au manque de places plus que manifeste dans toutes les villes de la province. Pour un enfant qui obtient une place en garderie, nombreux sont ceux qui sont condamnés à errer sur les listes d'attente qui s'allongent, s'allongent et s'allongent encore (notons que les nouvelles politiques parentales ont eu des répercussions au niveau démographique... et vlan! un mini baby-boom depuis 2006! Pourtant, il n'y a eu aucune augmentation notable des permis accordés aux CPE désireux de répondre à la demande).

Donc, à l'époque, notre projet d'agrandissement a subi les contrecoups d'un changement de parti au pouvoir - supression d'une part du budget, annulation temporaire du projet, et tutti quanti. Après de nombreuses luttes qui ont bien failli nous forcer à abandonner, nous avons pu, fin 2005, obtenir l'accord du gouvernement et finalement compléter notre projet en mars 2006, malgré un budget famélique et de contraignants protocoles.

Le mandat du PLQ a causé bien des maux de tête aux administrateurs des nombreux CPE du Québec. Compressions budgétaires, réglementations de plus en plus serrées ou, le plus souvent, de plus en plus fantoches, et j'en passe.

Nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge. S'il fallait que l'ADQ prenne le pouvoir, bonjour les complications. Je ne crois pas une seconde que leurs politiques vont réellement profiter aux familles.

À mon avis, des trois principaux partis en lice, la vision du PQ serait probablement la plus pondérée (ajout de 20 000 places, gel de la contribution réduite à 7$ par jour) et la moins dommageable pour ce système profitable à la famille contemporaine. Mais bon, je ne détiens pas la science infuse - je n'émets qu'une constatation personnelle basée sur ce que j'ai expérimenté ces cinq dernières années.

Je voterai de façon éclairée, d'autant plus qu'il est possible que j'aie moi aussi recours à toutes ces mesures familiales durant les quatre ou cinq prochaines années (durée normale d'un mandat politique). Peut-être pas. Mais quand même peut-être.

Je vous invite à lire un document émis par le Regroupement des centres de la petite enfance de l'île de Montréal - Les CPE: un service universel et essentiel aux familles.


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