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mardi, mars 27, 2007

Reconstruction en vue

Fausse joie: après recomptage, Jean Charest a été élu dans sa circonscription.

Il s'en est fallu de peu pour que Mario Dumont devienne calife à la place du calife. On verra bien ce qu'il vaut en chef de l'opposition. À mon avis, les gens se rendront compte, tôt ou tard, que son parti unijambiste ne vaut pas grand chose.

Que penser des résultats? 48 députés libéraux ont été élus, pour 41 adéquistes et 36 péquistes. Un match serré, vous dites? Il est clair qu'on a atteint un sommet d'insatisfaction inégalé dans l'histoire de la démocratie québécoise. Le Québec n'a pas embrassé un parti. Non. Le Québec s'est au contraire divisé en trois. Il s'est dispersé. Fracturé. Ce clivage est l'oeuvre d'un profond mécontentement envers des partis qui, au fil du temps, ne se sont pas renouvelés comme ils l'auraient dû. Boisclair, en accédant à la chefferie du PQ, avait entre ses mains un parti qui ne demandait qu'à renaître de ses cendres. Qu'à être reconstruit, pour citer leur propre slogan électoral. Malheureusement, le déclic ne s'est pas produit. D'aucuns mettront le blâme sur le chef qui n'a pas su enflammer tous les militants péquistes. La faute, à mon avis, n'incombe pas qu'au représentant du PQ. Le ras-le-bol m'apparaît généralisé. J'ai, moi-même, par moments, trouvé que la marge du discours entre le PQ et le PLQ s'amoindrissait à vue d'oeil.

Mais, présentement, bien malin celui qui pourrait dénicher un chef qui sache réellement embraser la population québécoise. Force est d'admettre que notre province est en mal de chef. Charest, qui a bien failli ne pas être nommé dans sa propre circonscription? Foutaise. Les Québécois n'en veulent plus. Dumont, en leader absolu du Québec? Dégoût. Il n'a pas du tout la trempe d'un BON premier ministre. Boisclair? Non plus. J'imagine que trop peu se rangeaient de son côté. Son leadership a probablement été défaillant à certains égards et,
vous connaissez la suite. Il a fait de son mieux, mais ce "mieux" était nettement insuffisant. Je crois simplement que les Québécois et les Québécoises ne savent plus trop sur quel pied danser.

Il nous faut trouver un chef rassembleur, et vite.

La population québécoise en a décidé ainsi. Je ne m'identifie pas du tout à leurs choix, mais fatalement, il faudra bien avaler la pilule.

Les députés péquistes ont bien dignement accepté la défaite hier soir.

Moi non. Je ne la digère toujours pas.

Plus que jamais, le PQ a besoin de sang neuf. Pour éviter que ne continue la montée d'un parti de droite au Québec. Un parti dont la doctrine est franchement racornie à plusieurs égards. Le système canadien me rebute de plus en plus. L'an dernier, en portant au pouvoir le parti Conservateur, les canadiens ont consenti à faire de leur pays une pâle immitation des États-Unis. Songeons à un scénario qui aurait très bien pu se produire hier: avec une gouvernance adéquiste à la tête de notre province, quel aurait été notre avenir à titre de peuple québécois? L'autonomisme de Dumont m'apparaît comme un fédéralisme maladroitement déguisé. Ses idées, s'apparentant à celles de Stephen Harper, avoisinnent par le fait même la pensée d'un Bush. À moindre échelle, j'en conviens. Tout de même, il ne faudrait pas être aveuglés plus longtemps.

Dès aujourd'hui, je renouvelle mon adhésion au PQ que j'ai mollement soutenu ces derniers mois. Dès aujourd'hui, je me joins plus énergiquement à ces personnes qui ne croient pas en l'avenir d'un Québec libéral ni adéquiste. Dès aujourd'hui, je veux participer à la reconstruction d'un parti qui est, je crois, la seule avenue possible.

12 commentaires:

Anonyme a dit...

Il est clair, autant pour le PQ que pour le PLQ qu'une grande remise en question s'impose...

Blogueuse Cornue a dit...

Le problème, c'est qu'il n'aurait pas fallu qu'ils attendent de recevoir une claque en pleine face avant de se renouveler, dans un cas comme dans l'autre.

Anonyme a dit...

Quelque fois, les meilleures leçons sont celles qu'on apprend "à la dure". Enfin espérons...

Blogueuse Cornue a dit...

Ils n'ont plus vraiment le choix, maintenant!

Anonyme a dit...

Si Boisclair se retire (ou est retiré - ce qui revient au même), à ce moment je prends ma carte du PQ et j'espère que Pauline Marois se présentera. C'est elle qui aurait du devenir la leader de ce parti.

Édouard

Blogueuse Cornue a dit...

Édouard: En tout cas, en conférence de presse aujourd'hui, Boisclair ne semblait pas être prêt à tirer sa révérence. La décision n'est peut-être pas très sage, mais elle lui revient. Enfin, il finira peut-être bien par se faire indiquer la porte par ses confrères... les péquistes sont généralement très critiques envers leur chef. Nous verrons bien.

Par contre, pour une raison qui m'échappe, il y a un je-ne-sais-quoi chez Marois qui me fait profondément douter. Quelquechose de pas très net chez elle. C'est peut-être simplement une impression...

Inkognitho a dit...

Un bon chef doit être capable d'être à l'écoute du peuple, de le comprendre et de lui parler. On doit sentir qu'il fait parti des nôtres, qu'il vit avec nous et que son univers, c'est le nôtre. On doit sentir qu'il est en contrôle. Cet homme ou cette femme pourra gagné la confiance des Québécois. Lorsque quelqu'un pourra dire aux Québécois: "Nous allons dans cette direction de cette façon et pour telle raison." je serai porté à emboîter le pas. Aujourd'hui aucun chef de parti ne peut se vanter de pouvoir être "le chef".

Blogueuse Cornue a dit...

Inkognitho: Eh non, définitivement pas. Je le cherche et je ne le trouve pas.

Un chef, un vrai, semble une espèce en voie de disparition.

Anonyme a dit...

Merci de nous faire vivre le Quebec à travers ton blog, un véritable plaisir.

Alexandre, un Suisse membre du PQ.

Inkognitho a dit...

Je te dirais bien de voter Inkognitho, mais l'inkognithisme n'est pas encore inventée ; )

Frank a dit...

Onnnnnnnnnnnnn yé bin cute ste minou-la avec sa carte du PQ... :)

Blogueuse Cornue a dit...

Alexandre: Merci d'avoir laissé un commentaire! :-)

Inkognitho: Si tu as besoin d'une ministre de la culture, je suis disponible! Ha ha ;-)

Frank: Un chat partisan. On aura tout vu! ;-)